Rester en sécurité
Si vous risquez d’être victime de violence familiale, de harcèlement criminel ou de violence sexuelle, c’est une bonne idée d’avoir un plan de protection. Un plan de protection peut vous rappeler ce que vous devez faire si vous êtes en danger et devez agir rapidement.
Le cycle de la violence et son rôle dans le plan de protection
Dans une relation de violence, les mauvais traitements suivent ce que l’on appelle le « cycle de la violence ». Une agression est d’habitude suivie d’une période de justification ou de calme, au cours de laquelle l’agresseur rationalise son comportement ou exprime des regrets au sujet de l’agression. Bien que les deux partenaires puissent essayer de poursuivre leur relation d’une façon normale en prétendant que tout est bien, la tension commence à monter de nouveau. C’est à ce stade que les risques d’agression sont les plus grands. La façon la meilleure et la plus sûre de vous protéger, vous et vos enfants, consiste à vous éloigner de votre partenaire pendant ces périodes à risques élevés.
Les éléments d’un plan de protection
Un plan de protection peut vous aider à reconnaître les situations de violence imminentes, à savoir qui peut vous aider, où vous pouvez aller et les objets que vous devriez apporter si vous devez fuir.
Prenez conscience des signes qui annoncent une agression imminente.
Toute personne violente affiche une gamme différente de signes qui disent indirectement à son partenaire qu’un incident est sur le point de se produire. En se sensibilisant à ces signes, une personne dans une relation de violence arrive mieux à savoir quand elle sera menacée. Il est important de vous fier à votre instinct.Répondez aux questions suivantes : cela vous aidera à repérer les signes annonciateurs de la violence :
- Que fait ou dit votre partenaire dans la période avant l’agression?
- L’alcool joue-t-il un rôle dans les comportements violents dont vous êtes victime?
- S’écoule-t-il un délai prévisible entre les agressions?
- Quand le dernier incident s’est-il produit et quand pensez-vous que le prochain surviendra?
- Y a-t-il d’autres indicateurs qu’un incident est sur le point de se produire? Par exemple, le chômage, une grossesse et des difficultés financières.
- Soyez conscient de ce que l’abuseur risque d’utiliser pour vous faire mal.
- Sachez où les fusils, les couteaux et les autres armes sont rangés.
- Trouvez des endroits sûrs où il y a moins d’objets dangereux. Essayez de vous éloigner de la cuisine, du garage ou de l’atelier.
- Déterminez qui peut vous aider.
- Parlez des mauvais traitements que vous subissez à une personne de confiance.
- Parlez de votre situation à votre patron, à votre superviseur, à vos amis ou à votre famille.
- Discutez de votre plan de protection avec vos enfants. Choisissez un mot-code avec vos enfants afin qu’ils sachent quand aller chercher de l’aide.
- Choisissez un endroit sûr où vous pourrez aller avec vos enfants.
Ce peut être un refuge, le domicile d’un ami ou d’un parent, un hôtel ou tout autre endroit où vous serez en sécurité. Sachez qui vit dans votre quartier. Racontez votre situation à vos voisins et demandez qu’ils appellent la police s’ils aperçoivent l’agresseur ou entendent des bruits suspects venant de votre domicile. Ne dites pas à votre partenaire que vous avez l’intention de partir. Si vous ne pouvez pas quitter votre domicile, y a-t-il une pièce ou un secteur de la maison où vous pouvez être en sécurité? Décidez de la façon dont vous vous rendrez à l’endroit sûr choisi.
Décidez du mode de transport que vous emploierez pour vous rendre à l’endroit sûr choisi. Si vous avez une voiture, cachez une clé de rechange et assurez-vous que le réservoir d’essence est plein. Sinon, qui peut vous aider à vous rendre à l’endroit en question? Vous pourriez prendre des mesures pour qu’un ami, un voisin ou un parent vienne vous chercher le moment venu. Ce serait aussi une bonne idée de confier une certaine somme d’argent à des amis; ainsi, quand vous vous sentirez menacé, vous pourrez prendre rapidement un taxi même si vous n’avez pas d’argent sur vous. La police ou les préposés à la ligne de détresse (violence familiale) pourraient vous aider à planifier votre déplacement.Décidez de la façon dont vous fuirez votre domicile quand une agression est imminente.
Voyez s’il y a une porte ou une fenêtre que vous pouvez utiliser pour vous échapper au besoin et si vos enfants peuvent aussi emprunter ces issues de secours. Assurez-vous qu’une fois sorti de la maison, vous savez immédiatement où aller. Renseignez-vous d’avance pour savoir où est le téléphone public le plus près. Mémorisez tous les numéros d’urgence dont vous pourriez avoir besoin (p. ex., refuge, police, travailleur social, etc.).Sachez quoi emporter avec vous en quittant votre domicile.
Ne restez pas chez vous pour prendre vos choses personnelles, si cela vous met en danger, vous et vos enfants. Si possible, ne partez pas sans vos enfants. Si un danger immédiat vous menace et que vous devez les laisser, revenez dès que possible, avec la police s’il le faut. Sachez toutefois que la police pourrait ne pas être en mesure de vous aider si vous n’avez pas une ordonnance de la cour valide indiquant clairement qui a la garde des enfants. Si aucun danger immédiat ne vous menace, réunissez les articles suivants dans une valise :- des pièces d’identité pour vous et vos enfants – p. ex., les certificats de naissance, votre numéro d’assurance sociale, votre permis de conduire, les documents d’immigration ou votre carte d’Indien visé par un traité,
- vos numéros de bande du Manitoba aux fins des soins de santé, vos passeports;
- les documents juridiques – vos documents d’hypothèque ou votre bail, ou des renseignements sur les emprunts que vous avez faits ou les biens que vous possédez, un double de l’ordonnance de protection et les ordonnances de garde;
- un carnet d’adresses, s’il n’est pas enregistré dans votre téléphone;
- des cartes de crédit, une carte de débit, des chèques, un carnet de banque;
- vos clés – maison, auto et coffret de sécurité;
- des articles personnels (p. ex. vêtements, articles de toilette);
- les médicaments que vous prenez, vous ou vos enfants;
- des objets pour vos enfants (vêtements, jouets préférés, couches ou bouteilles).
- Rangez de l’argent dans un endroit sûr, un peu à la fois.
- Dressez une liste de numéros de téléphone importants.
- Changez les mots de passe sur l’ordinateur et les numéros d’identification personnels de votre téléphone pour protéger vos renseignements confidentiels.
- Si vous pensez que vos activités à l’ordinateur sont surveillées, envisagez d’utiliser un ordinateur plus sécuritaire (p. ex., dans une bibliothèque publique, un cybercafé).
- Obtenez une ordonnance de protection de la cour.
- Enseignez à vos enfants comment communiquer avec la police.
- Services aux victimes au 1 866 4-VICTIM (1 866 484-2846) sans frais au Manitoba;
- Ligne d’urgence sur les agressions sexuelles de Klinic au 1 888 292-7565;
- Ka Ni Kanichihk’s Heart Medicine Lodge au 204 953-5820 à Winnipeg;
- Survivor’s Hope Crisis Centre (Entre-les-Lacs) au 204 753-5353.
Autres conseils
N’oubliez pas que peu importe les mesures de sécurité que vous mettrez en place, si quelque chose arrive, ce n’est pas votre faute. Si vous êtes en danger immédiat, composez le 911. Si vous n’avez pas de téléphone, pensez à l’endroit le plus proche où vous pourrez appeler.
Pour parler à quelqu’un au sujet de l’élaboration d’un plan de protection, communiquez avec :
Ordonnances préventives (ordonnances d’interdiction)
Une personne qui a été victime de violence familiale ou de harcèlement criminel peut présenter une demande d’ordonnance préventive en vertu de la Loi sur la violence familiale et le harcèlement criminel. Une préventive peut être utile dans le cadre d’un plan de protection. Pour en savoir davantage sur les ordonnances préventives, consultez les ordonnances préventives.