9. IMPROVING FRENCH-LANGUAGE
SERVICES |
9. L'AMÉLIORATION
DES SERVICES EN FRANÇAIS |
Based on my consultations and the findings of the Dubé Report, there
is an obvious discrepancy between the current reality and client expectations. It should be
added that the point of this observation is not to lay blame somewhere but to emphasize the
need for improving service delivery. |
Selon mes consultations et les conclusions du Rapport Dubé, il est évident
qu'il y a un écart entre la réalité présente et les attentes du
client. En faisant cette observation, il faut préciser qu'il ne s'agit pas là de
jeter le blâme sur qui que ce soit, mais plutôt de mettre l'accent sur les améliorations à apporter à la
prestation de ces services. |
Analysis of the gap between the current situation and client expectations shows
that it is very wide indeed. The objective of a 100% initial greeting and full service in both
official languages is attained in only 15% of cases. In almost 40% of the cases, French-language
service is non-existent even though the sites are designated to provide an active offer of
service in French. One can only conclude that the problem is systemic. The present delivery
of French-language services is inadequate as, in the vast majority of cases, it is offered
from offices outside the designated areas. |
L'analyse de l'écart entre la situation actuelle et les attentes du client
nous indique qu'il s'agit d'un écart très important. L'objectif visé,
c'est-à-dire un accueil et un service à 100 % dans les deux langues officielles,
ne se produit que dans 15 % des cas. Dans presque 40 % des cas, il n'y a aucun service
en français même si ces endroits sont désignés pour l'offre active
de services en français. Il faut bien tirer la conclusion qu'il s'agit là d'un
problème systémique. La prestation de services en français telle que la
clientèle l'obtient n'est pas adéquate puisqu'elle est offerte dans la très
grande majorité des cas à partir de bureaux qui se retrouvent à l'extérieur
des régions désignées. |
This is why, in my meetings with the clientele and the various ministers, deputy
ministers and Crown corporation heads, I tried to put forward some new concepts and some new
ways of offering services: community bilingualism and community service centres. |
C'est pour cela que lors de mes rencontres avec la clientèle et avec
les différents ministres, sous-ministres et présidents des sociétés
de la Couronne, j'ai tenté d'avancer certains nouveaux concepts et de nouvelles façons
d'offrir les services : il s'agit des concepts du bilinguisme communautaire et des centres
de services communautaires. |
A) Community Bilingualism |
A) Concept de bilinguisme communautaire |
During the 1960's, the Royal Commission on Bilingualism and Biculturalism (Laurendeau-Dunton
Commission) looked at the idea of offering services in both official languages in certain regions
of the country. These regions were identified as regions outside Quebec with a large population
of Francophones and regions inside Quebec with a large population of Anglophones. This application
of the concept of community (or territorial) bilingualism involves basing the availability
of services in a particular language on place of residence and certain demographics. It contrasts
with official or institutional bilingualism, which favors the adoption of language policies
that protect the language interests of individuals regardless of where they may live. |
Durant les années 1960, la Commission sur le bilinguisme et le biculturalisme
Laurendeau-Dunton a examiné l'idée d'offrir des services dans les deux langues
officielles dans certaines régions du Canada. Ces régions étaient identifiées
comme des régions oú il y a une population importante de francophones résidant
hors du Québec et d'anglophones résidant au Québec. Le concept de bilinguisme
communautaire (ou territorial) ainsi appliqué indique que les services dans une langue
particulière sont offerts en fonction du lieu de résidence et d'une certaine
démographie. Il contraste avec le bilinguisme officiel ou institutionnel qui favorise
l'adoption d'une politique linguistique assurant la protection des intérêts linguistiques
des particuliers quel que soit le lieu de résidence. |
The French Language Services Policy, being based on designated areas and therefore
territorial, is, in my opinion, a first step towards community bilingualism. |
La Politique des services en langue française, qui s'étend seulement
aux régions désignées, donc territoriale est, à mon avis, une première étape
vers un bilinguisme communautaire. |
However, having a language policy on paper is one thing; implementing it is
another. When Manitoba approved the territorial principle as a basis for language policy, it
established a link between the rules associated with language use and the place of residence
of the users. Manitoba put in place a form of bilingualism limited to the designated bilingual
areas, places where the French-speaking population has lived for decades. |
Cependant, avoir une politique linguistique sur papier est une chose, et sa
mise en œuvre en est une autre. Lorsque le Manitoba a approuvé l'utilisation du
principe de la territorialité comme fondement de la politique linguistique, il a établi
un lien entre les règles qui sont associées à l'usage d'une langue et
le lieu de résidence des usagers. Le Manitoba a mis en place une forme de bilinguisme
limité aux régions désignées bilingues, soit là oú la
population d'expression française est concentrée depuis de nombreuses décennies. |
If one looks at Figure 27,
one can see that when Manitoba entered Confederation, it had municipalities that were French
and municipalities that were English (in 1870, the term "parish" was used rather
than "municipality"). It can thus be said that the principle of a territorial or
community-based language policy has existed in Manitoba since well before the province joined
Confederation. The principle is rooted in the very history of the Red River Colony. |
Si on examine la Figure 27,
on peut constater que dès le début de son entrée dans la Confédération
canadienne, le Manitoba avait des municipalités françaises ou anglaises (en 1870,
on utilisait le terme « paroisse » plutôt que « municipalité »).
On peut donc affirmer que le principe d'une politique linguistique territoriale ou communautaire
existe au Manitoba depuis bien avant l'entrée en Confédération. Ce principe
prend ses racines dans l'histoire même de la Colonie de la Rivière Rouge. |
Thus, it can be concluded that the main purpose of a policy based on community
bilingualism is to reaffirm that the two official languages can co-exist in a given area. It
can also be concluded that, in implementing this community bilingualism, the provincial government
is choosing a model that reflects the demographic and linguistic reality of the province. This
respect for the fundamental nature of the Francophone community is also consistent with common
sense. It does not however suffice for the purposes of ensuring effective implementation. |
Donc, on peut conclure qu'une politique basée sur le bilinguisme communautaire
a principalement pour but de réaffirmer que les deux langues officielles peuvent coexister
dans une région donnée. On peut également conclure qu'en acceptant et
en mettant en œuvre ce bilinguisme communautaire, le gouvernement provincial choisit
un modèle qui reflète la réalité démographique et linguistique
de la province. Ce respect de la nature fondamentale de la communauté francophone va également
dans le sens du bon sens. Cependant, cela ne suffit pas à une mise en œuvre efficace. |
B) Community Service Centres (CSC's) |
B) Concept de centre de services communautaires (CSC) |
Implementing the French Language Services Policy poses a problem as few designated
offices that offer government services are located in the designated bilingual areas. The civil
service positions designated as bilingual are almost all located in Anglophone towns or villages:
Steinbach, Portage la Prairie, Beausejour, Selkirk, Morden, Dauphin, Carmen, Morris, etc. These
communities have trouble understanding why a number of government jobs in their town are designated
as requiring bilingualism. |
La mise en œuvre de la Politique des services en langue française
pose un problème parce que peu de bureaux désignés qui offrent des services
gouvernementaux sont situés dans les régions désignées bilingues.
Les postes de fonctionnaires désignés bilingues sont localisés presque
uniquement dans les villes ou villages anglophones, soit : Steinbach, Portage-la-Prairie, Beausejour,
Selkirk, Morden, Dauphin, Carmen, Morris, etc. Ces communautés comprennent mal pourquoi
plusieurs emplois gouvernementaux localisés dans leur communauté sont désignés
bilingues. |
Rather than trying to serve the Francophone clientele from an Anglophone milieu,
the government must change its strategy. As few government services are offered out of these
locations, the situation must be rectified and the services offered out of the designated bilingual
areas. |
Plutôt que d'essayer de servir la clientèle francophone à partir
d'un milieu anglophone, le gouvernement doit changer de stratégie. Puisque peu de services
gouvernementaux sont offerts à partir de ces endroits, il faudra rectifier la situation
et offrir les services à partir de régions désignées bilingues. |
This is why I am proposing the concept of Community Service Centres (CSC's).
In these centres, the public would deal with civil servants from Education and Training, Family
Services, Health and, to the extent possible, Justice, Agriculture, etc. Despite being called "community
centres", these centres would, effectively speaking, be government offices. |
Voilà pourquoi j'avance le concept de Centres de services communautaires
(CSC). Dans ces centres, le public transigera avec des fonctionnaires des ministères
de l'Éducation et de la Formation professionnelle, des Services à la famille,
de Santé communautaire, ainsi que, dans la mesure du possible, des ministères
de la Justice, de l'Agriculture etc. Bien que nommé « centre communautaire »,
chaque centre serait, du point de vue du fonctionnement, un bureau gouvernemental. |
There would be a strict obligation for all employees in these centres to be
bilingual. The local population, be it Anglophone or Francophone, would be able to take advantage
of services in both official languages. By offering these services out of the CSC's, the departments
would no longer need to create designated bilingual positions in the neighbouring Anglophone
towns and villages. |
Tous les employés de ces centres seraient obligatoirement bilingues.
La population locale, qu'elle soit anglophone ou francophone, pourrait bénéficier
de services dans les deux langues officielles. En offrant ces services à partir des
CSC, les ministères n'auraient plus besoin de créer des postes désignés
bilingues dans les villages ou villes anglophones environnantes. |
Essentially, any person who wanted to avail himself of government services in
French would go to a CSC. If, for some reason other than linguistic, CSC employees were unable
to provide the requested service, all they would have to do is take down the client's particulars
and re-contact him/her at a later time. |
Fondamentalement, toute personne qui voudrait se prévaloir de services
gouvernementaux en français se rendrait dans un CSC. Si, pour des raisons professionnelles
mais non linguistiques, les employés de ces bureaux ne peuvent pas répondre à la
demande et offrir le service, il suffira de prendre les coordonnées de la clientèle
pour la recontacter par la suite. |
The CSC's should be located where there is a high concentration of Francophones,
in towns or villages with a high or very high degree of vitality (Figure
21). |
Les CSC doivent être situés là oú il y a une population à forte
concentration francophone, dans les localités à très haute ou haute vitalité. (Figure
21). |
Furthermore, given the large Métis population in the villages of St.
Laurent, St. Ambroise and St. Eustache in the White Horse Plain area, it is important
for the CSC in that area to have a distinct Métis character. |
De plus, étant donné
l'importante population métisse qu'on retrouve dans les villages de Saint-Laurent, Sainte-Ambroise
et Saint-Eustache dans la région du Cheval Blanc, il s'avère important que le
CSC de cette région soit à caractère métis. |